En conformité avec ce qu’elle avait annoncé Mme Denver, ministre ANP (conservateur) des affaires sociales, a donc déposé cette semaine son projet de loi relatif à la protection du fœtus. Ce projet de loi fait suite à l’émergence de la société Genetic Experiment Corporation (GEC, pour la suite de l’article) qui travaille activement sur le changement de brin d’ADN visant à une potentielle amélioration du vivant. Cette amélioration du vivant passe par l’utilisation de la méthode du CRISPR, une nouvelle méthode génétique récemment découverte permettant de réaliser des modifications génétiques in vitro. L’entreprise a développé à partir de 2015 le Human Genetic experiment corporation, ce projet vise à modifier certains pans de l’ADN d’un fœtus afin de lui éviter des maladies immunitaires, rendre sa prise de masse musculaire plus rapide, et au contraire rendre sa prise de masse grasse plus difficile.

Si ce projet aurait pu s’arrêter là il va plus loin en proposer d’immuniser contre certaines maladies, permettre de créer des cerveaux qui seraient plus puissants et ralentir voire stopper le vieillissement.

Les conservateurs sont rapidement montés au créneau pour dénoncer cette course folle au perfectionnement de l’humanité, contraire à la nature. Ils ont également signalé les nombreuses dérives potentielles que ce projet laisse présager comme la construction de « bébés à la carte » qui mènerait à une injustice flagrante entre les plus riches qui pourraient se payer des modifications visant à les rendre plus performants et les plus pauvres qui resteraient à la traîne de ce mouvement. Par-delà cette injustice purement économique l’ANP dénonce l’immoralisme de cette mesure et l’instrumentalisation de la nature humaine.

C’est pourquoi Mme Denver a proposé un projet de loi visant à interdire toute modification génétique sur des fœtus en Australia, les australians souhaitant ces modifications et qui les ferait à l’étranger seraient également exposés à des sanctions allant jusqu’à 5 ans de prison et 40 000 dollars d’amende. La ministre a néanmoins rappelé que l’Australia est un pays tourné vers la recherche, c’est pourquoi GEC peut mener ses expériences en Australia mais uniquement sur des animaux. De plus la ministre a également rappelé que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme », si la science peut faire de grandes choses, les dérives sont également grandes comme l’histoire ne nous l’a que trop bien montré.

Néanmoins il convient de relativiser les annonces de la GEC et ses tentatives de modifications génétiques, d’une part la technique CRISPR est loin d’être au point et la science ne maîtrise pas totalement cette enzyme. D’autre part les interactions entre innée et acquis sont loin d’être maîtrisées par la science, si une personne possède un gène qui rendrait son cerveau performant mais que l’environnement dans lequel elle vit n’est pas stimulant alors l’expression de ce gène sera faible et ce cerveau performant inexistant. Les annonces de la GEC relèvent plus du fantasme que de la réalité et ce n’en est que plus positif pour le bien de l’humanité.