Qui l'eut cru? L'industrie minière refait parler d'elle mais cette fois-ci ce n'est pas pour parler fermeture d'usine mais réouverture d'usine! La Société Charbonnière du Delta (SCD) a inauguré en grande pompe l'ancienne mine de Beley ( District de Beley) le 13 mai dernier. La mine avait  connu son heure de gloire  de 1837 (ouverture officielle de la fosse n°1) à 1973 date à laquelle les derniers mineurs avaient définitivement troqué leur casque contre une feuille d'inscription à l'agence de l'emploi. Dans la foulée, la Société Charbonnière du Delta avait également fermé et il ne restait plus que les infrastructures pour pouvoir se rappeler d'un passé minier sans compter les innombrables hommages aux mineurs disparus chaque année. Beley connaissait sa plus forte crise industrielle de son histoire et tentait le passage au tertiaire!

Mais ça c'était avant! En effet, en 2013, une rumeur évoque la possible réouverture de la mine avec la réouverture officielle de la Société Charbonnière du Delta. Immédiatement après, les nostalgiques de l'époque minière  hurlent de joie sans toutefois y croire prétextant un "coup de communication à l'approche des élections municipales". En 2014, la Société rénove le site et un combat débute entre les écologistes et la SCD allant même jusqu'à l’instauration d'une Zone à Défendre. Le Parti Altermondialiste Deltan se montrera particulièrement contre la réouverture de ces mines et assignera en justice la SCD pour "pollution". Malgré la tempête judiciaire, la SCD ouvre officiellement la mine de Beley et les mineurs "nouvelle génération" affluent de toute part, pas moins de 2300 personnes travaillent dans la mine avec toujours le risque de coup de grisou et de maladies professionnelles.

"On se croirait revenu au temps du 19ème siècle avec une société paternaliste et des ouvriers qui vont à la mine en risquant leur vie" précise cette habitante opposée au projet. La SCD assure également que les "gueules noires" sont devenus "des ingénieurs professionnels conscients de leur risque et que la mécanisation était beaucoup plus forte et performante qu'autrefois". Un partisan du Parti Altermondialiste précise que la mine de charbon sera responsable du rejet de plusieurs milliers de tonnes de Co² par an, que des mineurs vont continuer à mourir vu les conditions de travail difficiles " Nous organisons un suicide collectif de grande ampleur aussi bien sur le plan environnemental que sur le plan social et sanitaire" indique t-il.

Avec un taux de chômage de 10,2% , les autorités locales n'hésitent pas à attirer toutes sortes d'entreprises coûte que coûte et tant pis pour l’environnement et les coûts sociaux et sanitaires. C'est le cas également du secteur pétrolier et du gaz de schiste.Bien qu'accusé de polluer, le secteur semble être mieux accepté par la population qui y voit une autre opportunité de développement économique. Le pétrole représente 20% de l'énergie de la ville tout comme le charbon et de nombreux produits plastifiés issus de la raffinerie pétrolière de Beley sont exportés à travers le monde GC. La Compagnie Pétrolière du Delta (CPD) s'est installée en 1978 et était une compensation industrielle liée à la suppression du secteur minier à l'époque. Aujourd'hui, 2400 emplois en dépendent et le chiffre ne cesse de s'accélérer avec les années.

L'insutrie est donc en plein renouveau tout en faisant du neuf avec du vieux. Quoiqu'il en soit le secteur prévoit une croissance de 4% par an pendant  5 ou 6 ans. De son côté  la ville de Beley espère bien en tirer profit en attirant des nouvelles populations de travailleurs tout en contribuant à la baisse du chômage.